dimanche 26 octobre 2014

Critique de Gone Girl

"La mort lui va si bien."

Cette critique est garantie sans "spoiler", je n'y dévoile aucun élément n'ayant pas déjà été montré dans la bande-annonce du film. 
* Lève la main et dit "je le jure" *

Faute de temps pour monter une nouvelle émission en cette fin de mois plutôt chargée, je remplace le micro par la plume afin que vous sachiez pourquoi il faut voir Gone Girl de David Fincher avant qu'il ne quitte les salles.

Le nouveau bijou du réalisateur de Seven et Fight Club raconte l’histoire de Nick (Ben Affleck) et Amy Dunne (Rosamund Pike), un couple sur le point de fêter ses cinq ans de mariage. 
Seulement, le jour de ces fameuses noces de bois, Amy disparaît sans laisser de traces évidentes, en tout cas, en apparences…

Et d’apparences il en est plus que jamais question puisque c’est aussi le titre français du roman adapté à l’écran, un livre de Gillian Flynn qui s’est d'ailleurs elle-même chargée de scénariser le film et a jeté son dévolu sur l’indomptable David Fincher pour le mettre en scène.

Indomptable? 
Il y a quelques années certainement, mais force est de constater que l’enfant terrible d’Hollywood a beaucoup mûri formellement parlant, en témoignent ses dernières œuvres (The Social Network et Millénium) dont le point commun est une précision chirurgicale dans les cadrages et le montage. Une méticulosité déjà présente à ses débuts mais qui irradie de plus en plus l’écran et influence directement le rythme de ses films, qui en bénéficient grandement. 

Et Gone Girl ne déroge pas à cette progression, puisqu’il se pose sans nul doute comme étant le film de la maturité pour le cinéaste, conservant une fluidité hors pair tout en restant très tranchant dans les dialogues. 
L’œuvre est ludique, jouissive mais dure pour le spectateur. 

En effet, le maître du thriller noir ne fait aucune concession en traitant son sujet puisque comme il l’a toujours dit : «l’humain est un être naturellement pervers». 
Il s’en donne donc ici à cœur joie pour dépeindre ce monde où l’image publique remporte toujours plus de victoires sur la vérité ; satire des médias, qui se ruent sur l’affaire de la disparition d’Amy comme sur une proie facile qu’il suffira d’achever avec une présentatrice à la langue bien pendue et pas si clichée (il en existe de bien pires encore sur nos chaînes télévisées), mais aussi portrait peu glorieux du mariage...où les pièges sont si nombreux qu’il paraît presque inéluctable d’y tomber, Gone Girl est un film Hitchcockien dans cette vision pessimiste de la réalité mais également dans l’emploi de la blonde bien sous tous rapports dont le visage d’ange suscite autant d’attirance que de méfiance. 

A ce titre, Rosamund Pike tient ici le rôle qui devrait marquer un tournant dans sa carrière jusqu’ici bien fade ; l’actrice livre une performance mémorable qui risque de nous hanter un long moment, une prestation sur laquelle il est malheureusement impossible de s’attarder sans gâcher les multiples surprises du film

Des retournements de situations qui, malgré leur caractère parfois prévisible, sont distillés à la perfection. Fincher a bien saisi que surprendre un spectateur est devenu tellement compliqué de nos jours qu’il vaut mieux tout miser sur l'art de construire et de raconter les rebondissements, qui contribuent alors à relancer le long-métrage dès sa moitié pour ensuite ne plus nous lâcher jusqu’à son terme. 

Difficile d’aborder Gone Girl sans parler de son personnage principal, campé par un Ben Affleck qui ne fera pas taire les critiques avec ce rôle puisqu’il s’avère toujours aussi peu expressif et attachant. Pourtant, ce rôle de Monsieur-tout-le-monde lui va comme un gant mais il lui manque cette étincelle dans le regard qu’ont les grands acteurs et il restera dès lors le maillon faible de ce thriller rondement mené par ses partenaires qui ne cessent de lui voler la vedette. 
Néanmoins, la place de ce mari paumé dans l’enquête est plutôt intéressante ; tour à tour victime, puis suspect et enfin coupable tout désigné uniquement parce que la pression de l’opinion publique l’emporte et fait plier un système judiciaire à la ramasse, ce personnage reste le vecteur du suspense et sa sœur, magistralement incarnée par Carrie Coon, fera office de conscience, de repère dans ce tourbillon médiatico-judiciaire qui emporterait tout sur son passage sans sa présence. Elle est l’autre figure féminine forte de Gone Girl. 

Outre un Affleck un peu juste pour porter le film sur ses épaules, j’ajouterai un léger bémol pour la musique un poil trop présente dans le dernier acte, qui pourrait distraire quelque peu alors qu’elle participait à merveille à l’ambiance claustrophobique de l’œuvre jusque là.

N’y aurait-il donc aucune échappatoire à cet espace confiné qu’est visiblement le mariage ? 
Heureusement, David Fincher n’impose pas une vision définitive des choses, il propose là un miroir à peine déformant, nous renvoyant l’image des monstres que nous pourrions être si nous nous laissions dévorer par cette société sur laquelle les apparences et l’hypocrisie règnent. Un miroir impitoyable, grinçant mais juste et au fond…bienveillant. 

Parce que vous non plus, vous n’aurez pas envie d’être « ce genre de couple ».

 Note : 8,5/10



Conseillé...
Déconseillé...

       Aux fans de David Fincher.
      - Aux amateurs de thrillers/polars noirs bien menés.
      - A ceux qui ne savent que choisir au cinéma en ce moment.


       - Aux couples en premier rencard !
       - A ceux que Ben Affleck révulse.
       - Aux enfants et aux jeunes ados.


samedi 25 octobre 2014

Un peu de douceur dans ce monde de "news".

Princesse Mononoké

N'étant pas intéressé par la bande-annonce de The Avengers 2 ni par le fait que Christian Bale jouera Steve Jobs dans un second biopic sur le créateur d'Apple (Hollywood et ses fameux doublons...) ni même par les photos de Johnny Depp en grand méchant loup androgyne (et ridicule) pour Disney ou encore par le fait que les acteurs de 50 Nuances de Grey vont devoir re-tourner leurs scènes érotiques pour cause de manque d'alchimie à l'écran...je vous propose donc aujourd'hui, en pleine dérive du Cinéma, de partager un beau moment de musique, puisque votre serviteur vient de découvrir le concert complet du grand Joe Hisaishi, le compositeur attitré du non moins monumental Hayao Miyazaki. Un événement publié il y a déjà pas mal de temps sur Youtube qui vaut vraiment le détour pour mes lecteurs mélomanes.

Musica maestro!



Et pour ceux qui n'ont pas envie de tout écouter, morceau choisi:




Par ailleurs, Il n'est jamais trop tard pour découvrir les dessins animés de Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, Le Chateau Ambulant, Mon Voisin Totoro, etc), ceux qui ont été biberonnés aux Disney et uniquement à ça seraient très étonnés de constater la supériorité du magicien japonais.

 Laisse-toi tenter :).





Artwork de http://idriu95.deviantart.com/

mardi 21 octobre 2014

Les Animaux Fantastiques...pour quoi faire?

"Je m'appelle Newt et je le vis bien."

Il y a quelques jours déjà, la "planète Harry Potter" criait sa joie à l'annonce d'un nouveau spin-off prenant place dans l'univers du petit sorcier ne maîtrisant que 3 sorts et demi après 7 années d'études.

Et oui, J.K. Rowling passe d'auteure à scénariste le temps d'adapter son ouvrage de 2001, Les Animaux Fantastiques (d'un certain Newt Scaramander), un recueil faisant partie des livres d'Harry lors de son cursus, l'un des nombreux bouquins qu'il n'a de toute façon jamais ouverts...en vrai bonnet d'âne qu'il était. 
Puisque de toute manière pour Rowling, quand tu es instruit(e) tu es casse-pied, mais je digresse.

Cette oeuvre de 128 pages sera donc portée à l'écran en trilogie dont les épisodes sortiront en 2016, 2018 et 2020.
Nous qui désespérions tant de n'avoir que du super-héros jusqu'en 2020, Rowling sort enfin de l'ombre pour sauver le Cinéma...ou pas.

Pour couronner le tout, le réalisateur du premier volet de ce triptyque sera David Yates, l'homme derrière Harry Potter 5, 6, 7.1 ("Dobby" Digital) et 7.2, soit les plus sinistres mais surtout les moins cohérents de la saga filmique. On nous vend du rêve messieurs-dames!

Bref, au mieux nous serons agréablement surpris, au pire nous nous régalerons de trois succulents navets. Que demande le peuple?


jeudi 16 octobre 2014

Au coeur de l'océan...

Avec un caméo de Pinocchio?

Et non, le titre de l'article ne mentionne pas le bijou de la mamy de Titanic mais bien In The Heart of The Sea, le prochain film de Ron Howard qui, après un excellent Rush, semble véritablement connaître un état de grâce puisque la bande-annonce de son nouveau long-métrage vient d'arriver...et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle envoie du steak de mer!


In the Heart of the Sea nous racontera l'histoire vraie d'un navire et de tout son équipage pris d'assaut par une baleine blanche, le spécimen qui inspira à Herman Melville le célèbre roman Moby Dick après que le fils d'une des victimes de l'attaque lui en ait fait le récit dans les années 1840.



Le film sortira le 25 mars 2015, avec Chris Hemsworth en tête d'affiche.







mardi 14 octobre 2014

Emission 2

La voici enfin! La deuxième émission arrive plus tard que prévu...mais avec quelques surprises au programme. Je te laisse la découvrir de ce pas. Et comme d'habitude, n'oublie pas la section des  commentaires pour laisser ton avis :).

Bon visionnage!

Petite précision: en parlant de mes séries favorites, je n'ai volontairement pas mentionné Batman, La série animée (de 1992) car je ne parlais que des oeuvres "live", avec des acteurs en chair et en os. Or, cette magistrale adaptation du Chevalier Noir figure bien évidemment dans mes favoris absolus!


mercredi 8 octobre 2014

Le bout du tunnel cinématographique pour Cranston?


"Viens on fête ça mon vieux!"

Enfin! 
Oui enfin un rôle principal au cinéma pour cet acteur extraordinaire qu'est Bryan Cranston.

Lui qui a jusqu'ici gagné toutes les récompenses possibles grâce à sa performance hors normes dans la série Breaking Bad, il était injustement boudé par les cadors du 7ème art, tout au plus était-il choisi pour interpréter des seconds rôles absolument pas mémorables...

Mais voici un projet qui va changer la donne, puisque Brad Furman, le réalisateur de l'excellent mais méconnu La Défense Lincoln, a choisi notre cher Bryan pour interpréter Robert Mazur, un agent infiltré dans les cartels colombiens afin de démanteler le réseau banquier aidant notamment à financer le trafic des barons de la drogue (dont Pablo Escobar faisait partie), de politiciens corrompus et de certains terroristes.

Ce film sera inspiré de l'autobiographie de Robert Mazur, The Infiltrator, un livre qui prêtera également son titre à l'adaptation de Brad Furman. 

Quelle belle ironie de voir Bryan Cranston décrocher ce rôle alors qu'il était lui-même devenu un baron de la drogue dans Breaking Bad!

Le tournage débutera en janvier pour une sortie sur nos écrans fin 2015, voire début 2016.




lundi 6 octobre 2014

Clint Eastwood...la fleur au fusil?

Mieux vaut une (mauvaise) image qu'un long discours

Que penser d'American Sniper?

Ce film nous retracera le parcours de Chris Kyle, un soldat ayant réellement servi en Irak. 

Ce sniper américain s'est distingué en ayant abattu plus de 150 personnes et est donc reconnu comme étant le tireur d'élite le plus meurtrier de l'Histoire des USA
De plus, cet homme n'éprouve aujourd'hui aucun regret si ce n'est, selon ses dires, celui de "ne pas avoir pu en tuer davantage".

Difficile dès lors de ressentir une quelconque empathie envers cette machine à tuer dont la vie fera pourtant l'objet du film de Clint Eastwood. C'est d'ailleurs la présence du grand maître derrière la caméra qui nous rassure quelque peu, car jusqu'ici rien d'autre n'indique que l'oeuvre ne sera pas une propagande nauséabonde, la phrase d'accroche "The most lethal sniper in U.S. History" (le sniper le plus létal de l'Histoire américaine) étant elle-même plutôt ambiguë.
Néanmoins, il serait très étonnant (et décevant) que Clint nous dépeigne un Chris Kyle héros de la nation quand on sait qu'il a réalisé des films profondément humanistes tels que Lettres d'Iwo Jima, Gran Torino ou plus récemment J.Edgar.

Nous attendrons donc le 21 janvier 2015 pour en juger définitivement. Mais en voici déjà une première bande-annonce plutôt efficace, avec un Bradley Cooper quasiment méconnaissable dans le rôle principal : 




vendredi 3 octobre 2014

Un duel "animé" !

Pour changer, penchons-nous un court instant sur ce que le Cinéma d'animation nous propose aujourd'hui.

Dans le coin rouge, il sort d'une BD véritablement bafouée par les dernières adaptations cinématographiques qui lui ont été consacrées. Il tente un retour gagnant sous la houlette d'Alexandre Astier et de Louis Clichy, il mesure 1m45, pèse 40 kg et est moustachu.... j'ai nommé Astérix!

Sortie le 26 novembre 2014


Dans le coin bleu, sortant eux aussi d'une période compliquée, les animateurs de chez Pixar espèrent renouer avec le succès artistique d'une époque qui semble déjà révolue. Ils s'attaquent cette fois aux mystères de l'esprit humain, avec 5 mini-personnages, 1 petite fille et des tonnes de possibilités...faites place à Vice-Versa! 

Sortie le 24 juin 2015

Les deux s'annoncent absolument décisifs, l'un pour la carrière d'Astier (et d'Astérix) au Cinéma, et l'autre pour l'avenir de Pixar, qui pourrait tout simplement perdre tout pouvoir face à la bête Disney en cas d'échec, surtout après l'exceptionnel Dragons 2 de Dreamworks (pour l'anecdote, les licenciements ont déjà commencé en 2013...si c'est ça "l'usine à rêves"...je m'en racle la gorge!).

Quoi qu'il en soit, vers lequel d'entre eux votre coeur penche-t-il pour l'instant?


jeudi 2 octobre 2014

La dernière ligne droite pour Interstellar !

"Regarde ma puce...un chef-d'oeuvre"
Certes, la dernière bande-annonce est arrivée hier mais la voici enfin avec sous-titres pour ceux qui ont du mal avec l'accent à couper au couteau du formidable Matthew Mcconaughey.

C'est donc le dernier trailer avant la sortie du film sur nos écran ce 5 novembre. Une oeuvre qui s'annonce tout simplement dantesque et ce n'est pas la présence du célèbre physicien Kip Thorne à la production qui va me contredire. 

Notre cher Christopher Nolan sait décidément mettre tous les atouts de son côté pour nous faire rêver une nouvelle fois.

Mon pronostic: Alfonso Cuaron et son Gravity pourront aller se rhabiller de la tête au pied après le 5 novembre. 


Le rendez-vous est pris!